10 février, 2008

"Merci aux Archives Nationales"

Merci aux employés des Archives Nationales à qui j'ai demandé beaucoup de travail.
J'ai fait tellement de demandes à tout le monde, que j'ai reçu le même jour 2 dossiers
CLIQUEZ SUR LES IMAGES POUR LES AGRANDIR

Tous les membres de ma famille paternelle proche qui ont été déportés, sont parti par le dernier convoi , le N° 77, parti de Drancy le 31/7/44
À l'exception de mon oncle Elieser, qui a été déporté par le convoi N°61, le 28/10/43

Mon cousin Daniel Goldstein, est le plus jeune de la famille à avoir été gazé à Auschwitz, il avait 5 ansMon cousin: Bernard Goldstein est le seul dont je possède une photo que j'ai trouvée lors de l'expo à l'hôtel de ville sur les enfants juifs déportés, la photo est dans: l'additif n°7 de "le Mémorial des enfants juifs déportés de France" Par Serge KLARSFELD. page 51
Dans ce même livre, il y a les photos d'autres enfants(3) de la famille de sa mère: Smiliansky, qui habitaient aussi comme mes grands-parents: rue des Deux-Ponts, ils ont été déportés par le convoi n°37 avec beaucoup d'autres habitants de l'immeuble
Mon cousin Bernard a été gazé à l'âge de 14 ans!
Il a été pris au centre de l'UGIF , en même temps que sa tante Tauba (Thérèse) qui servait d'enseignante à l'époque

Sonia Goldstein née Smiliansky, ma tante par alliance, elle était l'épouse de mon oncle, et la mère de mes cousins a été arrêtée et conduite à Drancy le même jour que mon oncle et que mon neveu Daniel, le 3/7/44, elle a été déportée et gazée à Auschwitz avec sa belle-soeur (ma tante Tauba) et ses 2 fils Bernard et DanielMon oncle Wolf Goldstein a fait la guerre 39 , il a été déporté à Auschwitz(en passant par Drancy, le 3/7/44) avec sa femme , ses 2 fils et sa soeur
Il est revenu seul
Il était salarié tailleur
Il avait 3 enfants, sa fille Marie, n'a pas été déportée, elle a demandé un certificat le concernant, le 29/1/45, elle ne savait pas à cette époque s'il était mort ou vivant
Je recherche désespérant cette cousine née le 14/10/1929 , elle a 77 ans, maintenant
Elle a du être cachée pendant la guerre, elle avait presque 15 ans quand ses 2 petits frères ont été gazés à Auschwitz
Qui peut m'aider?
Qui l'a cachée?
Qui la connaît?





Tauba Goldstein , morte à Auschwitz, le 05/08/44 se faisait appeler Thérèse, elle était couturière.
Elle a été arrêtée au centre de l'UGIF de la rue Secretan en même temps que son neveu , le 24/7/77
Ils ont rejoint les autres membres de la famille, (sauf Elieser, parti le 01/11/43 à Auschwitz, par le convoi n°61)
Mon oncle Wolf, son frère a demandé un certificat le à son sujet le 23/8/45, il semblerait qu'il soit retourné rue des Deux-Ponts à son retour d'Auschwitz




Elieser, mon oncle, déporté à Auschwitz, (en passant par Drancy)est revenu, Il se faisait appeler Jimmy, il était musicien salarié, c'est pour cela qu'il était dans l'orchestre d'Auschwitz
Il a été déporté le 28/10/43 au départ de Drancy pour Auschwitz
Il habitait 5 rue Constance
Il avait été"cité" lors de "Services de guerre" 39/40
J'ai le certificat de naissance que j'avais reçu du Danemark, grâce aux indications de Silvia.

J'ai aussi reçu ce mail du "Mur des Noms"
Bonjour,
J’accuse réception de votre attestation et je vous remercie. Nous avons bien enregistrée la correction à apporter sur le prénom : Elieser et non Eliezer.
Les corrections seront reportées sur le monument dans le courant de l’été. Nous vous tiendrons informée.
Cordialement,
Valérie K.......

Sur le mur des noms:

Le prénom d'Elieser étant orthographié Eliezer, il fallait une preuve..
J'en ai profité pour faire des recherches
J'ai donc récupéré un document, qui, pour moi, est de 1ère importance.
En effet, j'y apprends:
Qu'il a été pris 31 rue Fontaine ,Paris 9è? ou 10è?

Il habitait Rue Constance Paris 18è
Qu'il était marié avec une non-juive
Qu'il avait fait l'armée..ou la guerre 39/40


06 février, 2008

LA FAMILLE SMILIANSKY très liée avec la famille GOLDSTEIN


Mon cousin Bernard Goldstein, assassiné à Auschwitz, à l'âge de 14 ans
Fils de mon oncle Wolf, le seul revenu de sa famille, son épouse et ses 2 fils ayant été sélectionnés à leur arrivée, le 05 aout 1944: convoi n° 77
Sa fille Marie n'a pas été déportée
SOURCE: L'additif n° 7 "Le Mémorial des enfants juifs déportés de France"
Par Serge KLARSFELD

Cliquez sur les images pour les agrandir


Sa mère:Sonia (Sossia) Smiliansky habitait dans le même immeuble( 10-12 rue des Deux-Ponts) que ma famille paternelle
La famille Smiliansky a été déportée par le convoi n° 37 le 25 septembre 1942
Sonia a été gazée à son arrivée avec son autre fils (5 ans) Daniel, ainsi que mon autre tante Tauba: Le 5 aout 1944 (convoi n° 77: 31 juillet 1944)

*DÉCÉDÉS EN DÉPORTATION NÉS EN RUSSIE, PRIS EN FRANCE page 5 de 5

LOI

NOM (Prénom)

DATE ET LIEU DE NAISSANCE

DATE et LIEU DE DÉCÈS

J.O n° 65 du 18/03/2003 page 4711

Smiliansky (Srul)

en 1877 à Tcherkosk (Russie)

30/09/1942 à Auschwitz (Pologne)

J.O n° 65 du 18/03/2003 page 4711

Smiliansky née Rissof (Luba)

en 1884 à Nicolaieff (Russie)

30/09/1942 à Auschwitz (Pologne)


Smiliansky (Maurice, Marcel), né le 2 janvier 1932 à Paris (11e) (Seine), décédé le 30 septembre 1942 à Auschwitz (Pologne)
D'après mes recherches, il semblerait que Rachel et Albert ne soient pas morts en déportation.
C'est logique, vu leur âge à l'époque (15 et 16 ans)
Je n'ai rien trouvé en France

Le père de famille Srul Smiliansky était témoin au mariage de mes parents : le 19 octobre 1929

02 février, 2008

Samuel Adonner (dit "Milo")


Samuel Adoner 'dit "Milo" a raconté dans le livre:
"les derniers témoins" (paroles de déportés) de Jean-Pierre ALLALI
Qu'il habitait 10-12 rue des Deux-Ponts, donc, dans le même immeuble que mes grand-parents et mon père , avant son mariage
Il était ami avec mes et tantes, et particulièrement avec Tauba ,dite "Thérèse",(morte à Auschwitz) et Elieser (revenu)
Il raconte qu'il a retrouvé Elieser à Auschwitz, car il a reconnu sa voix (il était chanteur), il a demandé des nouvelles de "Thérèse" (Tauba) à Elieser, qui lui a répondu qu'il ne la reverrait plus

Voir la vidéo

ici


28 janvier, 2008

SOUVENIRS DE MES PARENTS

Mes parents m'ont montré, chacun, un objet qui m'ont particulièrement émue, car je ne m'y attendais pas:

Ma mère m'a montré son étoile jaune

Mon père m'a montré son violon

Et une autre histoire qui m'a fait mal:

Mon père avait une montre en or que lui avait légué son père

Un jour, elle est tombée en panne

Lorsqu'il est retourné chez le bijoutier, celui-ci lui a dit qu'il l'avait "perdue"!!!!!!

Il lui a dit qu'il pouvait choisir la montre qu'il voulait!

Ben voyons!!!!


Mon père m'a dit:
Que lui et sa famille étaient venus de Pologne, mais ils s'étaient arrêtés pendant quelques temps, au Danemark et en Allemagne
Ma mère m'a dit:
Pendant la guerre:Ils avaient 3 filles qu'ils avaient placées dans une ferme dans la Mayenne, chez des paysans qui s'appelaient "Boulanger"
Ce nom leur a servi aussi pour leurs faux papiers.
Mon frère Jeannot, l'ainé, est resté avec mes parents.
Une femme, mariée à un soldat allemand qui vivait dans le quartier, qui n'avait pas d'enfant, s'était prise d'amitié pour lui.
Comme il est né en 1931, il était petit; mes parents n'ont pas refusé cette sympathie envers lui, mais lui ont interdit de prendre un bain chez eux, car il était circoncis.
Lors de la rafle du Vél d'Hiv, il n'y avait pas assez de bus, et comme mes parents habitaient Porte d'Aubervilliers, dans une HLM depuis 1937, ils n'ont pas été inquiétés.
Mon père était tailleur, et un jour, un allemand lui a demandé de lui confectionner un costume. au moment du paiement, celui-ci le trouvant trop onéreux, il lui a dit: "Mais, c'est pas possible! vous êtes juif!"
Heureusement mon père était blond aux yeux bleus.


Mes parents avaient beaucoup d'humour
La preuve
Un jour, j'ai dit à mon père (à qui je ressemble): Si ça se trouve, tu n'es pas mon père, je ne te ressemble pas.
Sa réponse (imparable): Si, tu me ressembles, tu as les mêmes jambes que moi!
Lorsqu'on cherchait mon père, qui était parti jouer aux courses, (son dada), ma mère disait: Il est parti nourrir ses chevaux....
Ils avaient aussi un "tic" de langage:Mon père disait tout le temps, (avec son merveilleux accent yiddish): "Vaï mir, qu'est-ce qu'on va devenir?
Ma mère ponctuait souvent ses phrases, d'un énigmatique "Qui vivra, verra"

27 janvier, 2008

MON VOYAGE À AUSCHWITZ/BIRKENAU

MON VOYAGE À AUSCHWITZ/BIRKENAU:
Photos prises à Birkenau/Auschwitz

Mon voyage à Birkenau-Auschwitz



Mon voyage à Birkenau-Auschwitz

J'avais sept ans, je vivais dans une maison d'enfants de l'O.S.E (Oeuvre de Secours aux Enfants), lorsque s’est effectué mon premier contact avec la Shoah, pendant la visite du camp du Struthof (je ne mettais pas encore de nom sur l’horreur) C'était à Haguenau, en Alsace.

Ce que je me rappelle - et c'est une image qui m'a poursuivie toute ma vie – ce sont les cellules où les prisonniers ne pouvaient se tenir debouts, ni couchés ; cela m'avait semblé terrible, je m'imaginais à leur place...

Puis, en grandissant, je constatai qu'une chape de plomb occultait le sujet. Nous n'avions pas le droit de nous procurer quoique ce soit d'Allemand, par exemple. Ensuite, il y eut des films que je n’eus pas l’autorisation d’aller voir parce que j’étais trop jeune…

Adolescente, je me suis acheté - avec mon argent de poche - trois livres d'Elie Wiesel : « La Nuit », « L'Aube », et « Le Jour », et je me suis plongée dans le sujet, même si les adultes n'en parlaient pas, même si les blessures étaient à fleur de peau.

J'ai grandi, posé des questions à ma mère, qui m'a raconté une foule d'anecdotes, plus terribles les unes que les autres. J'ai appris, lors de l’enterrement de ma grand-mère, que sept membres de ma famille étaient morts à Auschwitz-Birkenau ; mon père avait perdu trois frères et sœurs, avec conjoints et enfants ! J’ai su que peu de membres de la famille étaient revenus.

Je ne cessais plus de questionner : tout le monde me répondait enfin.

En 1973, j'ai visité le camp de Dachau qui, même s’il n'était pas un camp d'extermination, m’a terriblement choquée.

En Israël, j'ai visité Yad Vachem et, bien sûr, j'en ai été bouleversée.

Il me restait un pèlerinage à effectuer, au nom des miens. Mon frère et une de mes sœurs, à qui j'avais parlé de ce projet, ont été horrifiés à l'idée que je puisse me rendre en Pologne - qui est le pays de naissance de mon père - non pour y faire du tourisme, bien sûr, mais pour me recueillir sur les cendres de ma famille et de mon peuple victime du seul génocide «industrialisé » de l'histoire de l'Humanité

J'ai pris l'avion à Roissy en février 2003, un charter affrété pour l’occasion, avec des repas cacher destinés aux observants.

Nous arrivons à Cracovie, et pour moi c'est un moment que je qualifierais d'historique. Enfin la boucle est bouclée ; je mets les pieds en Pologne ! C'est surtout cela qui m'importe, même s'il fait moins quatorze degrés ! Nous montons dans les cars qui nous conduisent au camp d’extermination de Birkenau, à cinquante kilomètres de là. Pendant le trajet, je m'imprègne des images de ce « morceau » de Pologne, en me disant qu’il y a bien longtemps, des gens de ma famille avaient grandi et vécu ici.

Je cherche partout des panneaux qui indiqueraient le nom de la ville de naissance de mon père, qui n'est pourtant pas loin d'ici ; nulle part, je ne trouverai Lodz… Je ne comprends pas, je suis déçue !

Nous arrivons devant l'entrée du camp. Le plus grand cimetière du monde se trouve devant moi et tout à coup, je suis prise de panique, je me dis que je suis folle d'être venue jusqu'ici, que je vais sûrement me sentir mal. Je commence à douter : vais-je supporter cette épreuve ? Heureusement qu'il y a l'effet de groupe, les gens sont certes graves, mais aussi curieux...

Dans le car, on nous a expliqué que nous aurons un guide polonais parlant français, et un rescapé qui a douloureusement connu l'endroit que nous visitons.

Nous commençons par la visite du poste d'observation des SS. Nous montons un escalier, et nous nous arrêtons à un étage d’où nous avons une vue « imprenable » sur le camp d'extermination de Birkenau. Soudain tant de lectures me reviennent en mémoire, comme autant de coups de poing que je suis en train de prendre en pleine figure!

Les récits des rescapés me semblent maintenant si clairs ! Être sur les lieux évoqués dans ces livres dévorés, qui m'obsédaient au point d’oblitérer tout autre pensée, quel choc !
Nous commençons la visite du camp. Il fait extrêmement froid, moins quatorze degrés, sous un soleil resplendissant.

Je suis très bien couverte, je n'ai pas froid, même si par moments nous avons la sensation que le sol est gelé et que nos bottes nous transmettent une impression d’inconfort. J’évoque les déportés, qui, par ce froid étaient en pyjama, et parfois nus, en n'étant quasiment pas nourris.
Car non seulement les nazis ont gazé et brûlé plus de six millions de Juifs, mais ils ont astreint les plus résistants d’entre eux à des travaux excessivement pénibles, sans les nourrir suffisamment, attendant que ces mauvais traitements aient raison d'eux. De toute façon, il y avait des arrivages massifs de pauvres hères qui prendraient le relais… Il y avait tant de cynisme dans les comportements des SS !

Ce camp est immense. Même en imagination je n’avais pas idée de son étendue ! Combien étaient-ils, ici, en même temps ?

Tout à coup, je ne suis plus en février 2003, mais en février 1943 : je deviens eux, je ferme les yeux et m’imagine à leur place. Me voici prisonnière des Nazis, je vois des gens en haillons, faméliques, visages fermés, regards éteints, qui me croisent sans un mot.

Il faut que je me ressaisisse. J'ouvre les yeux et me rends compte que le groupe est déjà loin. Je panique un peu, il y a plusieurs groupes, je ne sais plus lequel est le mien. J'ai du mal à me reprendre. Je cours et retrouve mon groupe !

Nous visitons les baraquements : le premier, un dortoir avec des rangées de châlits. Le rescapé nous donne des détails épouvantables sur l'organisation de la vie ici, avec un moyen de chauffage dérisoire pour la dimension du bâtiment et aux morsures de l'hiver. Nous parcourons ensuite les latrines : des rangées de trous où la pudeur ne pouvait être de mise.

Puis nous arrivons devant des ruines, celles de la chambre à gaz que les SS ont détruite au moment de leur fuite, afin de ne pas laisser derrière eux ces traces de leur barbarie. Cela aurait considérablement aidé les négationnistes de tous bords qui pourraient alors affirmer : « Des preuves, quelles preuves ? »

Enfin, vint un autre moment intense d'émotion, la vue du Mémorial croulant sous les fleurs, car même s’il est vrai que beaucoup refusent d’aller sur les lieux, beaucoup d’autres « visitent » les camps de la mort, heureusement pour la Mémoire de l’Humanité !

Tous les groupes se rejoignent devant ce Mémorial : en les attendant, je discute avec des adolescents venus ici en voyage scolaire. Il y a parmi eux de jeunes Arabes qui ont cette chance d'avoir des parents compatissants.

Des élus ceints de leur écharpe font un discours républicain. Puis on récite le Kaddish, et une prière chrétienne. Je pleure en silence, tête baissée. Je n'en peux plus, je me rends compte que je suis en train de vivre les moments les plus intenses de mon existence, je relève la tête et m’aperçois que la plupart des personnes présentes pleurent elles aussi. Le silence est oppressant.

Il est midi ; nous nous dirigeons vers la sortie du camp, remontons dans les cars et nous dirigeons vers Auschwitz, qui n'était pas un camp d'extermination, mais la partie « administrative » de l'organisation de la solution finale si chère à Hitler.
Je jette un dernier regard sur les rails du chemin de fer qui ont emmené tant et tant d'êtres humains à la mort.

Le rescapé nous raconte son arrivée, sa descente du train à bestiaux, la sélection abjecte et l'envoi immédiat à la mort des bras « inutiles » !

Nous arrivons à Auschwitz dix minutes plus tard. On nous explique que nous pouvons manger nos sandwichs dans le car, ou à l’extérieur : quelques personnes descendent, le groupe se restreint. Nous n'osons pas échanger nos impressions et, pour détendre l'atmosphère, décidons de partager ce que nous avons.

Puis c'est l'entrée du camp d'Auschwitz, à présent transformée en musée, et là, c'est la descente aux enfers, la visite du musée des horreurs !

Dans la première salle, il y a dans des vitrines contenant des monceaux de cheveux ; à côté, des appareils orthopédiques, des jambes artificielles, dans une autre, des jouets, des landaus des amoncellements de valises avec des noms ; j'y trouve le mien...bien sûr. Chaque fois que je sors d'un bâtiment pour entrer dans un autre, je respire cet air glacial qui m'aide à refaire surface.
Certains bâtiments étaient réservés aux militaires et civils administrateurs du camp, d’autres servaient de prisons pour les non Juifs, qui y ont été torturés : et les moyens de torture sont là, devant nous!

Je retrouve une cellule identique à celle qui m’avait tant impressionnée au Struthof, lorsque j'avais sept ans.

Il y a un endroit très particulier à Auschwitz, une sorte de musée de la Mémoire, et c'est cette dernière partie de la visite que nous allons effectuer maintenant.

D’abord nous entrons dans la première chambre à gaz ; l’interprète nous explique son fonctionnement! Ma tête va exploser, j'en suis sûre ! Ce n'est pas possible, j'ai l'impression de commettre un sacrilège : rentrer et sortir VIVANTE d'une chambre à gaz ! Ensuite, c'est la visite des fours crématoires qui ont été reconstitués, les S.S les ayant détruits avant leur fuite.
La visite est presque finie ; l'interprète distribue des petites bougies, elle me demande combien j'en veux, je ne comprends pas....Combien, pourquoi ? J'en prends une quand même et je vais réaliser très vite… Les salles que nous visitons à présent sont plongées dans une atmosphère sombre. Il y a des noms partout, ceux de résistants, et d'autres, arrachés à des documents d'époque.

Soudain, dans une salle, quelque chose attire mon attention : au milieu, par terre, un petit monument où brûlent d’innombrables bougies. Je sors la mienne de la poche de mon blouson et j'essaie de lui trouver une place. Enfin j'y arrive, je la pose, l'allume avec une autre que me tend quelqu’un ; à mon tour je tends ma bougie allumée... Je me redresse. Un chant Yiddish que je connais s’élève et nous pétrifie ! Notre silence lui répond : plus rien ne bouge, seul ce chant est perceptible.

Je ferme les yeux et je dis : « Au nom des miens qui n'ont pas connu la Shoah, au nom de ceux qui l'ont connue et ont survécu, je m'incline à jamais sur le souvenir des cendres des sept personnes ma famille qui ne sont pas revenues de l'enfer sur terre » Et je pense soudain à mon père et ma mère qui ne sont plus de ce monde, et qui, eux, auraient compris le besoin essentiel que j'ai eu de faire ce pèlerinage.

Nous remontons dans les cars, puis dans l'avion.

Voilà, la visite est terminée, je ne regrette pas, mais je sais déjà que je ne considèrerai plus jamais le monde dans lequel je vis de la même façon.

Effectivement, les mois ont passé, et pour moi, il y a un « avant » et un «après » Je suis devenue beaucoup plus sensible à tout ce qui concerne le peuple juif en général, et Israël en particulier.
Je relativise tout ce qui touche aux soucis quotidiens, mais suis devenue une vraie furie dès que l'on s'attaque à ce qui est l’essence de vie, ma Judéité. Ce que j'ai vu à Birkenau-Auschwitz, je ne l'oublierai jamais, et je ne cesse de montrer les photos que j'y ai prises.

J'ai aussi acheté un livre de photos, que j'ai offert à l'association Les Amis d'Israël, de Châteauroux, dont je suis une adhérente active, afin qu'à chaque manifestation à laquelle nous participons, nous puissions susciter interrogations, discussions et enseignements.

J'espère, pour finir, que les enfants de France et d'ailleurs saisiront toujours l'occasion de faire ce voyage initiatique, les préparant à l'acceptation de notre spécificité, de ce qui nous compose et qui nous rend plus forts, en dépit des épreuves.

Ainsi, ils deviendront des femmes et des hommes au sens le plus noble, des citoyens de l’Humain.


VOIR LES PHOTOS QUE J'AI PRISES

Birkenau: mémorial






Birkenau: chambre à gaz détruite pas les SS




Birkenau: miradors







Birkenau: barbelés








Birkenau: les foutues rails!!!



















Birkenau, vue qu'avait le commandant











Four crématoire reconstitué, les SS les avaient détruits: Birkenau






















Auschwitz: camp administatif




3 commentaires:
Anonyme a dit…
Témoignage poignant, d'autant plus que je pars à Cracovie Lundi, avec 30 élèves...
www.auschwitz.over-blog.com

vendredi 2 mars 2007 21 h 39 WET
Anonyme a dit…
Madame,

J´ai vu une fois à la Tv un film documentaire sur un groupe de juifs (français semble-t-il mais ils parlaient surtout yiddish ?) qui vont visiter les camps en plein hiver. Ensuite, le film les montre arriver à Tel Aviv (où ils viennent s´installer?). Avez vous la référence de ce film par hasard?
Je vous demande cela évidemment parce que votre propre pélerinage de 2003 me fait penser à ce film...

Vous connaissez "Maus" de Art Spiegelman non ?

lundi 14 mai 2007 00 h 28 WEST
MICHELLE GOLDSTEIN a dit…
Il existe beaucoup de films sur la Shoah
Je vais ajouter quelques liens que vous trouverez à droite dans le menu déroulant
Merci d'être venu

1 commentaires:

Kay a dit…

En faisant des recherches afin de présenter au mieux ce lieu de mémoire, témoin d'autant de victimens inocentes... témoin des choses qui ne devraient plus jamais se reproduire... je suis littéralement "tombée" sur votre article. Il m'a tellement touchée, tellement bouleversée, que j'en ai fait une présentation sur le site trivago.fr, dans le but à ce que le plus possible de mes amis de ce site viennent le lire... afin que ce message qu'est le votre puisse être lu et entendu encore plus!

Si vous voulez, vous pouvez consulter cette présentation ici

Je vous salue, et vous envoie toutes mes amitiés

Carine (Kay24 sur trivago.fr)

29 novembre, 2007

DES NOUVELLES DE BAD AROLSEN

Cliquez sur les images pour les agrandir

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BAD AROLSEN m'a répondu
Ils sont partis de Drancy pour
Auschwitz

Mes oncles Wolf et Elieser GOLDSTEIN ne sont pas arrivés à Auschwitz ensemble, et n'en sont pas partis non plus ensemble
Ils étaient ensemble du 5 août 1944 au 24 décembre 1944

Le 21 février 1945, Wolf a été transféré au commando de Mühldorf à Dachau
Voir ICI

Réponse que j'ai trouvée: C'est un camp satellite de Dachau
Le 23 avril 1945, Wolf a été transféré au commando d'Ötztal à Dachau
OETZTAL : Constructions mécaniques (il y a donc une faute?)
Catégorie "Sch3"(=Schutzhaft), "Jude"
Le robot a traduit: Protection de détention : voir ICI

Elieser a été incarcéré au camp de Drancy sur ordre du " Befehlshaber der Sicherheitspolizei"
Le robot a traduit: Commandant de la police de sûreté
Le 24 décembre 1944, Elieser a été transféré au commando d'Ohrdruf,(voir ICI)et ICI , du camp de concentration de Buchenwald
Catégorie "Polit." (=Politisch), "Jude"
Le robot a traduit: Politiquement

Ils n'ont pas été arrêtés pour la même raison, mais quand même parce qu'ils étaient juifs
J'ai trouvé ceci: en représailles de l'attentat contre Julius Ritter en même temps que bon nombre de familles habitant avenue Victor Hugo à Paris (Netter, Weill, Kauffmann, Levy, Gradvohl, Heilbronn, Gotthelf, Tivoli,....)




C'est à rapprocher des réponses que j'ai reçues d'Auschwitz:
http://michelle-goldstein.blogspot.com/2007/06/jai-reu-une-lettre-dauschwitz-en.html
Ce n'est pas exactement la même chose















Ike à Ohrdruf - avril 1945



Source (version Lambin, Terminales , pg. 85, doc. 3) : DITE/USIS

Source (version Florida Center for Instructional Technology, College of Education, University of South Florida © 1997) : National Archives, courtesy of USHMM Photo Archives

Titre (version Lambin) : Le général Eisenhowe découvre, le 6 avril 1945, le camp de concentration d'Ohrdurf (Allemagne), annexe de Buchenwald

Titre ((version Florida Center for Instructional Technology, College of Education, University of South Florida © 1997) : General Dwight D. Eisenhower with other Army members view the bodies of executed prisoners while on a tour of Ohrdruf concentration camp on April 12, 1945.