21 avril, 2012

Felice-Zimmern

Felice-Zimmern



Vendœuvres 36500 - Indre
Nom de naissance: Zimmern
Nom d'épouse: Stokes
Date de naissance: 28/10/1939 (Walldurn (Allemagne))

Nationalité : Allemande
Aidé ou sauvé par : - Gaston Patoux - Juliette Patoux

Felice-Zimmern
Beate et Felice Zimmern devant la maison de Juliette et Lucien Patoux*
source photo : Arch. fam.
crédit photo : D.R.
Felice-Zimmern
Felice Zimmern et Juliette Patoux*
source photo : Arch. Felice Zimmern Stokes
crédit photo : USHMM
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Histoire
Juliette* et Gaston Patoux* sont agriculteurs et habitent La Caillaudière, à Vendœuvres, près de Châteauroux.

En octobre 1940, David Zimmern et son épouse Lydia, née Bloch, des Juifs Allemands, sont internés au camp de Gurs avec leurs deux filles, Beate et Felice, nées en Allemagne en 1937 et 1939.

L'OSE parvient à faire sortir les deux enfants du camp de Gurs et les place à la pouponnière de Limoges. Beate et Felice y resteront deux ans, jusqu'à ce que l'OSE prennent la décision de disperser les enfants dans des familles non juive pour leur sécurité.

C'est ainsi que Felice, 4 ans, arrive chez Juliette* et Gaston Patoux* qui prendront soin d'elle comme si c'était leur propre fille.
Trois mois avant la fin de la guerre, ils accueillent également Beate.

Felice se souvient : « J’étais dans un état épouvantable en arrivant. Toute petite, maigre, et mon corps était couvert de croûtes à cause de la malnutrition.
Ils s’occupèrent de moi et me protégèrent comme si j’étais leur propre enfant. Je vécus avec eux pendant trois ans et demi, jusqu’à l’âge de cinq ans et demi. Ils avaient fait preuve de tant d’amour que j’avais fini par les considérer comme mes parents.
Quand je demandai à Mme Patoux, de nombreuses années plus tard, comment j’étais arrivée chez eux, elle me répondit : “Oh, je ne sais pas. Quelqu’un est sorti des bois et m’a demandé si je voulais recueillir une petite fille juive, alors j’ai dit oui.” Dès le début, ils m’ont extrêmement bien traitée. Je me sentais comme leur enfant. Je dormais dans la même chambre à coucher et ils employaient tous leurs efforts à me soigner.
M. Patoux me fabriqua un jouet : une poussette sur mesure. Les roues étaient toutes petite pour que celle-ci soit à ma hauteur. Elle était ornée d’une capote et de volants sur le côté. Ils m’offrirent aussi une poupée qui m’était très chère et que j’avais appelée ma “ya-ya”. Pour mon cinquième anniversaire, ils firent tout pour que j’aie l’impression d’être quelqu’un de vraiment important. Ils me firent monter sur une chaise et m’offrirent un bouquet de fleurs tandis que toute la famille applaudissait.
Recueillir ainsi une petite fille signifiait encourir un danger permanent : « A cause de moi, les Patoux craignaient dans cesse d’être arrêtés pas les nazis et étaient toujours prêts à prendre la fuite. Pour cette raison, Mme Patoux gardait toujours sa combinaison pour dormir.
Les gens du village me traitaient comme la fille des Patoux. J’allais à l’église avec les Patoux. Personne ne me dénonça. je ne savais même pas que j’étais juive.
La séparation d’avec les Patoux me fut très douloureuse, car ils étaient devenus pour moi “Pépé” et “Mémé”. »

Les parents des fillettes ne reviendront pas. En août 1942, ils avaient été transféré de Gurs vers le camp de Rivesaltes puis vers Drancy en septembre 1942 avant d'être déportés sans retour vers Auschwitz le 4 novembre 1942 par le convoi n° 40.

Les deux orphelines seront alors accueillies par l'OSE à Draveil et à Tavery où elles resteront six ans avant d'émigrer aux États-Unis en 1951, n'oubliant jamais leurs sauveteurs.
Des années plus tard, Felice Zimmern reprit contact avec JuliettePatoux*, dont le mari était décédé entre temps.

17/05/2009

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